Formé au tour de potier et à la recherche d’email après douze années de restauration, la table est au centre de mon parcours.
Je travaille principalement les grès, riches de variations minérales, ils sont toujours issus de productions francaises. C’est en corrélant lisibilité, efficience et fonction que l’objet tourné trouve sa forme. Dans l’échange qu’il trouve son fond.
L’émail prend une grande place dans le métier de céramiste. Ce verre composé en majorité de silice, qui protègera et donnera vie au grès, nécessite de longues et passionnantes heures de recherche pour en explorer le moindre recoin.
Quand je pousse la porte d’un.e artisan.e ou d’un restaurant, j’attends y rencontrer l’interprétation personnelle de produits bruts choisis avec cohérence, éthique et ancrés dans un territoire. C’est ce qui m’a animé pendant mes années de restauration. J’appréhende mon travail actuel avec ces mêmes notions, pour que les pièces que je propose soient en adéquation avec la cuisine que j’aime. C’est pourquoi l’entièreté des émaux et engobes utilisés à l’atelier sont mis au point par mes soins.
En plus des matériaux inhérents à la fabrication du verre (feldspath, kaolin, talc, silice, craie), j’ai conservé les éléments que l’on retrouve dans une cuisine : le fer, le cuivre et l’étain, auxquels je joins le rutile.
La pratique du grès nécessite énormément d’énergie et l’utilisation et l’extraction de matières premières souvent délétères pour l’humain et son environnement.
Pour réduire mon impact et dans un soucis de cohérence, les émaux développées à l’atelier sont exempts de cobalt, cadmium, chrome, nickel, baryum, lithium, antimoine, plomb…
Actuellement je teste la revalorisation de chutes de câbles en cuivre et incorpore de plus en plus de matières de récoltes à mes recherches, sables, coquilles, cendres…
Fonction, cohérence et alimentarité sont des guides joyeux dans les possibilités infinies qu’offre la céramique.